Histoires de vigne et de vin

Une Bande dessinée pleine de philosophie

LES IGNORANTS d’Etienne Davodeau

On retrouve beaucoup de principes et l’éthique de VVT dans cette bande dessinée.

Le rapprochement de la vigne et l’artistique

Le lien qu’apporte cette culture et la préservation de ce patrimoine

L’éthique d’une culture soucieuse de l’environnement

 

Extrait de Faust au village de Jean GIONO

La culture de la vigne a marqué le territoire, ses habitants et les personnes qui aiment le Trièves.

La plupart des familles avaient une parcelle pas forcément sur leur commune, mais sur un coteau propice et bien exposé, très souvent sur les pentes des rivières (l’Ebron, la Vanne, le Drac …).

Par exemple, le coteau de Moulin vieux/La Blâche sur la commune de Prébois était cultivé pour moitié par des habitants d’autres communes.

Jean GIONO a immortalisé un moment de cette vie dans ses livres, (notamment la nouvelle du petit vin de Prébois dans Faust au village). Il d’écrit particulièrement l’ambiance et la tradition de cette culture à travers des paysages et des personnages qu’il a rencontrés.

Extrait Faust au village

 

Les Vendanges 2007 chez Les CLARETS  

De tout ce que vous voyez là, il n’y a plus que 12 propriétaires sur Prébois, d’autres vignerons viennent des alentours (Lalley, St Maurice, St Baudille, Tréminis …). L’exposition sud/sud ouest rend notre coteau très intéressant pour faire de la vigne. Il y a longtemps, environ 50 ans le coteau était tout en vigne, chacun avait un petit arpent 10a, 5a, il y a avait une ambiance et des rencontres formidables. Pour nous c’est plutôt une tradition, maintenant, on prend bientôt plus de temps à casser la croûte qu’à vendanger la vigne.

Il faut se lever de bonne heure si l’on veut participer ,car à midi tout est fini. Notre vin on le boit pour un anniversaire, pour se faire plaisir avec les amis. On regarde pas trop le degré, on goûte s’il est bon. Chaque année on fait une cuvée spéciale pour un évènement familial, cette année ce sera la cuvée des 4 frères.

La vigne ça occupe toute l’année, la taille, on l’attache … Le vin il faut l’élever, le soutirer.  Quelques jeunes croient beaucoup à l’avenir de la vigne de Prébois, ils écoutent les conseils des anciens et apportent des méthodes et techniques nouvelles. Mon frère a décidé d’arrêter de faire la vigne, j’espère que c’est une blague et que l’on se retrouvera l’année prochaine.

C’est le bonheur d’un jour !

Reportage de Radio Mont AiguillePropos recueillis par Sylvaine PERNETTE.

« Cette richesse issue de cette terre d’ici ou delà. Des personnes qui aujourd’hui prennent encore le temps de faire chanter la vigne dans les montagnes du Trièves »

 

 

La vinification, l’instrument de musique du vigneron

Pendant que les vignes poussent, il faut prévoir d’accueillir le raisin, produit de la terre et du travail des hommes. Tout d’abord un local, si possible non exposé au soleil afin de garder la fraicheur. En 2009, nous avons réalisé un bail avec la commune de Prébois pour un local prés de l’église, cela est de bonne augure quand on sait toute l’influence qu’a eu la religion sur la viticulture et le vin au cours des siècles. L’installation de ce local à Prébois permet également de poursuivre une histoire et toute cette richesse culturelle qu’a pu d’écrire Jean Giono dans ces textes.

Ensuite, il faut prévoir des équipements si possible en bon état, ceci afin de permettre d’assurer une bonne qualité des produits vinifiés. Cette opération a été réalisée en 2010, avec l’achat de matériels professionnels (Pressoir hydraulique, égrappoir fouloir, cuves….). Ce local équipé donne à nos paysans vignerons la possibilité de réaliser des produits avec des saveurs qui se rapprochent de leur personnalité et de leur envie. En effet, la vinification permet à partir du raisin, d’obtenir différents produits possibles qui peuvent dégager des saveurs et des arômes bien différents qui traduisent les spécificités d’un terroir et  la personnalité d’un vigneron.

Différentes techniques peuvent être utilisées :

Au départ les vendanges sont réalisées en fonction de la maturité du raisin (présence du sucre qui donnera le potentiel d’alcool) ce choix est fait par le vigneron.

Ensuite, il décide au moment de rentrer son raisin en cuve, d’égrapper plus ou moins sa vendange (retirer la raffle), ceci aura une influence sur l’amertume et l’astringence. Il peut également presser avant de cuver, choisir de laisser fermenter avec la pulpe ou seulement le jus. Décider du temps de fermentation, agir sur la température. Tout cela imprimera des caractéristiques spécifiques et différentes en fonction du choix effectué, tout en gardant la structure du cépage. Mais cela n’est pas fini, il peut poursuivre en choisissant de faire une malolactique (2ème fermentation), ce qui transformera les acides pour rendre le vin plus fin ou plus rond. Intervient encore les soutirages afin d’éclaircir le vin, le laisser se reposer de différentes manières et plus ou moins longtemps, ce sera alors l’élevage.

Cela nous donne une idée des saveurs et arômes différents qu’un vin peut dégager. Voici là, seulement une partie, de toute la complexité d’un travail et de l’expression, traduite dans le vin. A travers ces choix, chacun peut chercher et peut être trouver le vin qui lui correspond le mieux, car les arômes qu’il dégage lui rappellera des souvenirs les plus lointains, ou lui permettra d’exprimer ce qui là de plus précieux en lui.

Ceci pour le plus grand plaisir de nos papilles et le bonheur de trinquer à notre santé.

A la votre, Messieur’Dames !

 

La légende de St MARTIN inspirée de celle de DIONYSOS  

« Un jour, Martin apporte de Pannonie (Europe centrale) une petite plante dans un os d’oiseau.

En cours de route, elle grandit si vite qu’il dut la placer dans un os de lion, puis un os d’âne.

Arrivée à Tours, il la planta et à l’automne suivant, elle donna des raisins dont le jus remplit trois pichets.

Au premier bu, les buveurs chantèrent tel l’oiseau, au second, ils eurent la force du lion, au troisième, ils se mirent à braire »

 
 

A propos de « pinard » et de « picole »….

Le mot « pinard », qui désigne familièrement le vin, était déjà utilisé, mais assez peu, dès le XVIIe siècle. Il provient  du célèbre « pinot », cépage répandu, cultivé depuis très longtemps.

Ce plan de vigne doit lui-même son nom à la grappe qui rappelle la forme d’une pomme de pin. Le mot « pinard » prit son envol pendant la période de la guerre de 14—18 qui vit, au front, une grande consommation de vin de médiocre qualité. Le suffixe « ard », qui s’est substitué à la terminaison « ot », révèle une nette connotation péjorative. Resté d’usage courant de nos jours, le mot « pinard » a gardé ce sens restrictif qui s’est cependant adouci. On peut boire de bons « pinards »…

 

Quand on consomme du vin sans trop de retenue, on dit qu’on « picole ». Ce dernier mot provient de l’italien piccolo  qui signifie « petit ». C’est ainsi que les italiens désignent un petit vin de pays. Au début du XXe siècle, ils importèrent chez nous ce mot qui devint vite populaire. En fait, littéralement, lorsqu’on boit notre bon petit vin du Trièves, on …picole.

Lionel RIONDET

 

Les occasions ne manquent pas, alors trinquons !

Il est de tradition, quand on boit un verre en bonne compagnie, de trinquer. C’est une vieille pratique qui a son origine au Moyen Age. Lorsqu’on scellait un accord, on heurtait les verres de façon à ce qu’un peu de liquide de chaque verre se transvase dans l’autre. On prouvait ainsi que le breuvage présenté n’était pas empoisonné, puisqu’on allait boire une parcelle du contenu du verre offert. A cette époque, les négociations n’étaient pas de tout repos…

Il est de tradition, lorsqu’on trinque, de porter parfois ce qu’on appelle aujourd’hui un toast, plus joliment intitulé naguère « santé ». L’une des formules rapportées, selon divers témoignages écrits, était celle-ci :

« A Noé, patriarche digne, qui le premier planta la vigne ! »

Dans la bible, en effet il est rapporté que Noé, après avoir débarqué de l’arche ses couples d’animaux, planta un cep qui fut à l’origine de la production du vin. Elle est bien vieille notre boisson préférée ! Il y est dit aussi que Noé fut puni par Dieu pour s’être trop adonné au divin breuvage…

Pendant la période révolutionnaire, de nombreuses manifestations publiques furent organisées dans les communes pour marquer les grands évènements nationaux : fête de la fédération, anniversaire de la bataille de Valmy ou de la mort du roi… Ces manifestations se terminaient bien sûr autour d’un verre et les libations duraient parfois… un certain temps. A Monestier de Clermont, dans le compte-rendu d’une de celles-ci, le rapporteur conclut ainsi : « Et nous nous séparâmes après avoir porté force santés à la République… ».

Lionel Riondet

 

La haute provence avec les yeux de Giono

« Routes tranquilles et chemins creux nous conduisent maintenant à Prébois, peut être le plus typiquement Trièvois de tous les villages. Au pied de l’église au clocher trapu, la fontaine abreuvoir trône au centre de la petite place encadrée de maison proprettes. En fin d’après midi, c’est le calme absolu. La vue porte, dans le lointain, sur le tombant sud du Vercors. Alentour, les troupeaux de vaches rejoignent leurs étables aux voûtes croisées, passées au lait de chaux, gracieuses comme l’intérieur d’églises romanes.

Mais dans l’univers Gionien, ce sont les vignes qui laissent de Prébois un souvenir impérissable ! Leur vin existe; j’en ai bu ! Les vignes se trouvent entre Prébois, Saint Maurice, Lalley, Tréminis, mais bien entendu, jamais on ne l’a fait vieillir dans les grottes de la montagne !

En revanche, la description que Giono fait de ce vin dans Faust au village correspond bien à ce que l’on constate soi même si l’on obtient chez un propriétaire de vigne une bouteille de ce mystérieux nectar : « sa robe rouge coquelicot sombre mais translucide, ses nappages de soie »…

Un conseil avant de le goûter : afin de préparer vos papilles à des sensations gustatives inédites, lisez auparavant ce chapitre de Bataille dans la montagne : « le vin qu’ils ont bu à l’aube ».

Ce vin léger n’est pas traître. La dégustation ne vous empêchera pas de revenir à Lalley la tête claire et le pas vif. »

Extrait du  livre « La haute provence avec les yeux de Giono »

Dominique Le Brun 1995

 

La java sans modération

Moi j’aime pas les vins chers

Ceux qui s’vendent aux enchères

Et partent en Amérique

Ceux qui font les manières

Entre la sole meunière

Et les fruits exotiques

Moi j’aime les vins canailles

Ceux qu’ont jamais d’médaille

Au concours agricole

Qui sont nés sur la paille

Qu’ont les ch’veux en bataille

Ceux qu’ont pas fait l’école

Celui qu’on voit com’ ça

Sans faire de tralala

Cui qu’a pas d’étiquette

Qui s’prend pas au sérieux

Qu’en met pas plein les yeux

Qu’est tout nu sans liquette

Moi j’aime çui qu’est bien rond

Qui joue pas les barons

Qui donne son soleil

Pas les grands millésimes

Les vieux crus rarissimes

Qui vous chauf’ les oreilles

Ah qui sont pas vulgaires

Mais qu’ont passé la guerre

A l’abri dans les caves

Ceux qu’on peut pas toucher

Qui doivent rester couchés

Qui nous prenn’ pour des caves

Moi c’est l’rouge pas farouche

Qui roule bien dans la bouche

Ni trop mou ni trop vert

Cui des bois et charbons

Qu’a pas le nez bourbon

Mais fait chanter les verres

Bien sûr y’a des limites

La bibine interdite

Où pas tremper ses lèvres

Faut pas pousser l’bouchon

Avec ces rinc’cochons

A faire danser les chèvres

Les picrates, les piquettes

Qui vous flanqu’ la casquette

Comme un compteur à gaz

Les vicieux qui s’maquillent

Ceux qui sentent la vanille

Et la crème de framboise

Moi c’est pas l’jus d’semelle

C’est jamais l’antigel

Ni l’méchant qui assomme

Moi c’est l’coup d’arrosoir

A la tombée du soir

Qui fait d’mal à personne

Cui qui rend pas mauvais

Qu’est pas du sang d’navet

Ni du gros qui arrache

Cui qui pass’ sans embrouille

Pas le bleu des arsouilles

Ni le jaja qui fâche

Cui qui racont’ quequ’chose

A mon éléphant rose

Quand il a l’âme en peine

Qui sait trouver les mots

Qui plais’au vieux chameau

Passée la cinquantaine

Cui qui vous met l’plumet

Le copain d’Jean Carmet

Le p’tit Château-la-soif

Cui qu’est simple et honnête

Qu’est pas sur internet

Mais connaît l’orthographe

La la la la la la…

Cui qu’est simple et honnête

Qu’est pas sur internet

Mais connaît l’orthographe

 

Présentation de la conférence réalisée dans le cadre des journées du patrimoine au Musée du Trièves

Conférence Musée du Trièves 

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