Travaux 2011

Projet de sauvegarde du patrimoine fruitiers en TRIEVES

Début du diagnostic par Jérémy DUBOST

 Un travail mené en collaboration avec différentes personnes et structures partenaires du projet débouche sur un premier document qui a pour objectif de faire un état des lieux du patrimoine fruitier sur le territoire du Trièves. Ce projet soutenu par l’association Vignes et Vignerons du trièves répond a une demande locale des habitants interpellés par la disparition de nos arbres fruitiers. Cette sensibilité ne touche pas seulement la perte de variété de fruits mais plus globalement l’évolution de l’agriculture paysanne et la disparition des savoirs faire qui en découle. Nous verrons après avoir fait un constat de la diversité fruitière en trièves quelques expériences menées pour sauvegarder ce patrimoine, puis quels sont les perspectives et les enjeux d’un tel projet pour nos campagnes.

Ce travail ne sera en aucun cas exhaustif mais au contraire un livre ouvert ou pourront être collecté toutes les informations liés a ce patrimoine.

                                                                                                                 

HIER en TRIEVES

Très peu d’écrit nous relatent la présence d’arbres fruitiers et il semble qu’il n’y est jamais eu vraiment de commerce lié a cette production. Les fruits étant consommés directement par les paysans ou partagés lors de fêtes, s’ il y a eu commerce ce ne doit être que marginal et occasionnel.

Les études géographiques sur le trièves au début du xxeme siècle précisent que les facteurs climatiques et pédologiques sont limitant pour une production fruitière, comme on pourrait trouver dans les régions de plaine. C’est pourquoi il est difficile de trouver des textes nous renseignant sur des variétés ou des utilisations locales. La parole de nos anciens est donc très précieuse car il semble comme beaucoup de traditions que la transmission se fait oralement. Même s’il n’en a jamais fait commerce, l’arbre fruitier est intimement lié au paysan et s’inscrit dans le temps. Depuis qu’il a maitrisé les techniques agricole (greffe, semis, bouture…) la sélection s’est opérée et avec elle l’adaptabilité à un terroir. Nous ne pouvons imaginer une campagne sans fruits et encore moins lorsque le sucre, l’huile, l’alcool étaient des produits de luxe ou même inconnus. L’arbre fruitier fait donc parti intégrante du paysage rural, on le rencontrait aux abords des fermes et des villages, à la croisée de chemins et au milieu des champs… Nous pouvons facilement imaginer le plaisir de manger une poignée de prunes lors d’une escapade dans un autre village ou de profiter d’une ombre fraiche après quelques durs labeurs dans les champs ou même le réconfort d’une « ptite gnôle » lorsque souffle la bise de janvier.

Nos recherches nous ont permis de connaître quelques variétés de fruit présent au début du 20eme siècle. La propriété du Marais situé a Mens possède un document très précieux qui recense une grande partie des essences d’arbres, arbustes et fleurs plantés depuis le fin du 19ème siècle. On note par exemple qu’en 1908 on été planté un prunier Jefferson qui s’est mal acclimatée, un prunier Drap d’or esperen qui est interressant pour sa précocité et un prunier Dame Aubert qui n’a jamais produit. Le cerisier bigarreau Jaboulay est sensible a la criblure mais la reine claude verte est excellente. A notre plus grand désespoir, il ne reste quasiment plus rien de ce passé fructifère. Un des verger est complètement enfriché et un autre transformé en prairie. Les dernières reliques de ce domaine sont surement deux poiriers grand orient et un poirier curé.

                                                                                       

OUTILS (mis en place ou à envisager)

Tout d’abord il a été nécessaire de fédérer les personnes sensibilisées à cette problématique afin de mettre en commun nos observations et toutes autres informations liées aux fruitiers. C’est un travail qui ne finira pas et qui demandera encore beaucoup de prospections et de rencontres.

Nos personnes ressources:

Mr raymond Morel : connaissances et vergers intéressants

christian legris : producteur petit fruits transformés

gilbert Magnat : pêche blanche intéressante rustique

vero lebley : prod jus de fruit

claude vauchelles : pépiniériste

marie tabourieche et christophe delay : croqueurs de pommes

Mr KUHS : menglas croqueur pomme Allemagne verger intéressant

Mr evrard : cordéac greffeur verger de pommier

Mr Micheland : verger conservatoire beauvoir en royans

Outre l’intérêt de sauvegarde d’un patrimoine la prospection et la pomologie ne doivent pas faire oublier un des objectifs de ce projet qui est aussi d’appuyer les activités économiques émergentes liées a ce projet (pépiniériste, atelier de transformation en jus,arboriculteurs…). La présence de professionnels associés aux amateurs passionnés permet de rendre ces approches concrètent et visibles à court terme.

Par ailleurs, il nous a semblé important de créer des partenariats, de même que l’association fait partie d’un réseau concernant la sauvegarde et la valorisation des cépages locaux et oubliés, nous avons donc adhéré aux croqueurs de pommes des Balmes dauphinoises. Ce lien permettra d’asseoir une certaine crédibilité aux regards des élus locaux et des habitants. En effet l’action mené en faveur des fruitiers n’est pas isolé mais au contraire s’étend sur tout le territoire français et bien au delà. Nous bénéficions ainsi d’un soutien moral, technique et logistique en participant aux rencontres entre gens passionnés et aux formations concernant l’arboriculture et la pomologie.

Pour faciliter nos prospections nous avons lancé un appel via la presse locale (nouvelles du pays) le réseau des vignerons, enregistrer une émission radio sur Radio Mont Aiguille

  1. Les Vergers

et nous animerons une réunion en Mars 2012 avec les personnes intéressées. La prospection est un travail de longue haleine et devra impérativement perdurer dans le temps pour porter ses fruits. Certes nous avons un peu déblayé les variétés que l’on rencontre dans le secteur cependant il faudrait découper en zones ou par communes les 600km2 que sont la superficie du Trièves en invitant chaque personne ou collectivité en possession d’information a les transmettre à l’association.

Un modèle de fiche descriptive des vergers va être élaboré pour permettre d’identifier et de cartographier les vergers intéressants  et centraliser un maximum d’informations liées aux variétés, a l’état sanitaire etc…

Une recherche de terrain d’une superficie de 1ha est en cours pour l’implantation d’un verger conservatoire ayant comme thématique les variétés locales et adaptées en moyenne montagne. OBJECTIFS : la sauvegarde des variétés (patrimoine génétique) fruitières mais aussi la biodiversité in féodé au pré verger

fédérer différentes structures musée, pouces vertes, la roseraie,Veronique Lebley, Claude Vauchelles, les vergers sauvages, croqueur de pommes , fruits retrouvés

créer un lieu d’échanges formation taille greffe etc…                                                  

organiser évènements festifs liés au patrimoine fruitier

Une rencontre est prévue au printemps 2012 avec les personnes ressources du vergers de Beauvoir en Royans et aussi avec le Parc des Bauges.

Un document portant sur l’interet de la sauvegarde des fruitiers, recensant les variétés adaptées et la valorisation possible de la production devrait être diffusé aux élus et acteurs locaux afin de relancer des plantations et la restaurations d’arbres ou vergers mal en point.

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